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  • Article d’actualité
  • 10 février 2025
  • Direction générale de la traduction
  • 7 min de lecture

10 ans de communication au Département de traductologie de l’université d’Innsbruck (INTRAWI) : « On était tellement enthousiastes... »

Par Nadine Grebenz, étudiante en master. Traduit par Ludovic Milot, Département de traductologie de l’université d’Innsbruck (INTRAWI)

Photo des étudiant.e.s et enseignant.e.s du Département de traductologie INTRAWI de l'université d'Innsbruck
Photo : étudiant.e.s et enseignant.e.s du Dépt de traductologie au début de la création du groupe de travail en charge de la communication et des partenariats scolaires lors du salon du lycéen et de l’étudiant ; au centre Muryel Derlon, tout à droite
© Département de traductologie, université d'Innsbruck

Il y a plus de dix ans, un groupe de travail en charge de la communication et des partenariats scolaires a été créé au sein du Département de traductologie de l’université d’Innsbruck (INTRAWI). Son objectif : faire connaître cette filière, renforcer les échanges avec les écoles et faire découvrir aux jeunes les multiples débouchés professionnels qu'offrent les métiers de traducteur.trice et d'interprète. Une bonne dizaine d'années plus tard, l’équipe est toujours active – et même avec plus de membres et de nouvelles approches. Mais comment tout cela a-t-il commencé ? Quels sont les défis et les succès qui ont marqué les premières années ? Et comment se présente l'avenir de cet important travail de relations publiques ? Eva-Maria Tipotsch, ancienne étudiante vacataire de ce groupe de travail, s’est penchée sur la question avec les deux fondatrices : Muryel Derlon (aujourd’hui à la retraite) et Martina Mayer (enseignante-chercheuse à l’INTRAWI).

Les débuts : visions et objectifs

Peu de départements universitaires ont leur propre groupe de travail dédié à la communication. Celui de l’INTRAWI a été créé en 2013 par Muryel Derlon, Elvira Iannone (aujourd’hui directrice politique du BDÜ, l’Association fédérale des interprètes et traducteurs allemands) et Martina Mayer. Leur objectif était, grâce à des initiatives novatrices, de donner plus de visibilité aux études de traductologie et d’encourager les jeunes talents à travailler dans l’industrie de la langue.

« Notre objectif premier était de promouvoir notre filière et d’attirer des jeunes qui se reconnaîtraient dans notre secteur d’activité et qui pourraient même y trouver leur vocation. Il était important à nos yeux de leur présenter les débouchés, et d'impliquer leurs établissements scolaires », explique M. Derlon, ce à quoi M. Mayer ajoute : « Nous voulions aussi montrer très clairement que chez nous, on n’étudie pas simplement des ‘langues’, mais que la traduction, en tant que transfert linguistique, textuel et culturel, revêt une signification beaucoup plus large et offre de nombreuses perspectives d’avenir aux diplômés de notre département. »

Premiers succès et mesures sur le long terme

Au cours des quatre premières années, cette équipe de trois personnes a mis en œuvre une série impressionnante de mesures : 

  • Vidéo promotionnelle : avec le précieux soutien du Service de communication de l’université d’Innsbruck, une vidéo promotionnelle a été réalisée pour le département. Cela représente une ressource précieuse toujours utilisée aujourd’hui.
  • Présence médiatique : une intervention d’Elvira Iannone à la radio associative FREIRAD d’Innsbruck a permis de sensibiliser les citoyen.ne.s au-delà du cadre universitaire.
  • Coopération scolaire & cours de découverte : des cours organisés pour l’École supérieure de pédagogie du Tyrol ont permis de familiariser les (futur.e.s) enseignant.e.s avec les études de traductologie. La mise en place d’un programme d’initiation destiné aux élèves intéressé.e.s remonte également au moment où le groupe de travail a été créé.
  • Salon du lycéen et de l’étudiant : depuis la création du groupe de travail, le Département de traductologie s’est montré très présent au salon annuel du lycéen et de l’étudiant, présence rapidement accompagnée d’une participation active au programme sur scène en donnant des interviews et en simulant des situations d’interprétation. Sa présence à la Journée des universités du Tyrol, une journée portes ouvertes de tous les établissements d’enseignement supérieur de la région, a également été entièrement repensée : on peut aujourd’hui encore considérer cet évènement comme une étape décisive qui a permis, grâce à l’invitation envoyée à toutes les écoles de la région à cette époque – et qui continue de l’être, d’attirer plus de 250 élèves dans les locaux du centre de formation à l’interprétation du département afin de leur faire découvrir, groupe par groupe, les études et les profils professionnels en leur proposant de courtes conférences interprétées par les étudiant.e.s du département.
  • Journée Hieronymus (équivalent de la Journée internationale de la traduction), & Journée des Alumni : la Journée Hieronymus organisée en 2016 restera également en mémoire ; elle proposait des conférences sur la traduction dans le monde des affaires et une mise en réseau de diplômé.e.s, d’étudiant.e.s, d’enseignant.e.s-chercheurs.euses du département, de représentant.e.s de l’industrie de la langue et d’associations professionnelles – un format qui a ensuite été repris pour la journée des anciens élèves de l’université.
  • Documentation promotionnelle et d’information : par ailleurs, les membres fondateurs du groupe de travail ont également conçu divers supports imprimés, dont un dépliant du département, une brochure d’information sur les études proposées et un roll-up pour l’INTRAWI. A cela s’ajoutent des articles de blog intégrant des photos de tous les évènements ayant été organisés au sein du département pour rendre connu les activités pédagogiques et autres du département. Depuis, toutes ces informations sont bien entendu disponibles en ligne.

« On était tellement enthousiastes... », se souvient M. Derlon en repensant avec nostalgie aux débuts, lorsque la petite équipe réalisait de nombreux projets avec beaucoup de passion. Très vite, il est devenu évident que pour mener à bien les missions qu’exigent une bonne communication universitaire, il était indispensable de disposer d’un nombre suffisant de personnes dévouées et engagées, prêtes à s’investir corps et âme dans ces projets et à y consacrer beaucoup de temps et d’énergie. Sans cette collaboration continue et intense, la mise en œuvre des nombreuses initiatives n’aurait pas été possible.

Lorsque l’on demande à M. Derlon et M. Mayer quels sont leurs souvenirs les plus marquants de cette époque, c’est le processus créatif et la collaboration dynamique qui leur viennent d’abord à l’esprit. M. Derlon : « Nous avons imaginé, découvert et mis en œuvre beaucoup de choses toujours d’actualité, qui sont reprises par nos successeurs.euses et adaptées aux réalités aujourd’hui – cela me fait toujours autant plaisir. » Pour M. Mayer, les ateliers dans les écoles ont été un moment mémorable : « J’ai été invitée dans plusieurs écoles et j’ai pu constater l’émerveillement et le dynamisme des élèves. Lorsque parmi eux certain.e.s ont décidé de s’inscrire chez nous après ces ateliers et que je les ai vus devenir de jeunes traducteurs.trices talentueux.euses, j’ai trouvé cela très gratifiant. »

L’importance du groupe de travail aujourd’hui

Entre-temps, le groupe a recomposé son équipe à partir d’une dizaine de personnes qui poursuivent les activités mentionnées avec divers partenaires au sein et en dehors de l’université. « Les intentions de base sont restées les mêmes, mais à l’ère de l’intelligence artificielle, il est d’autant plus important de montrer aux gens pourquoi nous formons la relève et ce que font les traducteurs.trices dans leur travail quotidien. Nous évoluons dans un contexte où les profils professionnels changent à cause de l’utilisation accrue des technologies modernes ; les tâches se diversifient et le marché, dynamique, offre aux jeunes des perspectives stables. » explique Martina Mayer. Muryel Derlon observe des parallèles avec d’autres professions très respectées : « Il est important de faire comprendre que l’homme n’est pas remplacé par la machine, mais que les technologies sont là pour l’assister dans son travail. C’est comme pour les médecins, les ingénieur.e.s... ils/elles sont irremplaçables. Cela vaut également pour les traducteurs.trices, les correcteurs.trices, les postéditeurs.trices et les interprètes. »

Les études de traductologie ouvrent la voie à de nombreuses opportunités ainsi qu’à un apprentissage et un développement personnel continus. Le groupe de travail continuera certainement à œuvrer pour que cela se sache, et ce, en gardant un contact étroit avec les jeunes, les écoles et d’autres groupes cibles du grand public.

Ce texte est inspiré d’une idée et d’un article d’Eva-Maria Tipotsch, diplômée du Département de traductologie de l’université d’Innsbruck, datant de 2024 (cf. https://www.uibk.ac.at/de/newsroom/2024/10-jahre-offentlichkeitsarbeit-am-intrawi/) et rédigé en collaboration avec Muryel Derlon et Martina Mayer.

 

Détails

Date de publication
10 février 2025
Auteur
Direction générale de la traduction
Service
Direction générale de la traduction
Langue
  • allemand
  • anglais
  • français
Catégorie EMT
  • Activités du réseau EMT