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  • Article d’actualité
  • 3 février 2021
  • 6 min de lecture

État des lieux : intelligence artificielle et technologies de traduction

Par Annalisa Sandrelli, maître de conférence en langue anglaise et traduction et représentante EMT ; master d’interprétation et de traduction, Università degli Studi Internazionali-programme UNINT Traduction : étudiants du master "Traduction spécialisée multilingue" de l'Université de Lille dans le cadre de leur Skills Lab

Translating Europe Workshop on AI

L’Università degli Studi Internazionali-UNINT et la DGT (bureau local de Rome) se sont réunies pour organiser un Translating Europe Workshop (TEW) le vendredi 15 janvier 2021.

Le but de cet atelier était d’apporter une vue d’ensemble sur les dernières innovations en matière de traduction automatique neuronale et de technologies de reconnaissance vocale. Ce TEW a plus précisément permis d’expliquer comment les dernières avancées technologiques, lorsqu'elles sont appliquées à la traduction et à l’interprétation, peuvent aider les professionnels de la langue dans leur travail. L’objectif était également de faire la promotion auprès du grand public de l’inclusion linguistique et de l’accessibilité à l’information, à la culture et au divertissement au sein d’une société multilingue, toujours plus encline à la mondialisation (par exemple, par la traduction automatique des pages web des administrations, le sous-titrage automatique des débats pléniers, etc.). Dans cette optique, un lien thématique entre cet atelier et les évènements proposés lors des précédents TEW a été établi, le but premier étant la sensibilisation à la valeur ajoutée de la traduction pour la société.

Prévu à l’origine en présentiel, l’atelier s’est finalement déroulé sur la plateforme Zoom au regard de la crise actuelle de COVID-19. Afin de maximiser le taux de participation, aucuns frais de participation ni aucune inscription n’étaient requis. En outre, l’évènement a été diffusé sur la chaîne YouTube de la DGT, Translating for Europe. Les langues utilisées étaient l’anglais et l’italien, et un service d’interprétation en simultané était également disponible. Des universitaires et des chercheurs issus d’universités italiennes, belges, allemandes, irlandaises et britanniques sont intervenus ainsi que plusieurs membres du réseau EMT (UNINT, universités de Dublin, Gand et Surrey). De plus, des représentants des entreprises leader du domaine étaient présents afin de proposer leur vision de la situation actuelle et de l’évolution de la R&D sur ces sujets.

À la suite du discours d’ouverture du directeur général de la DGT, Rytis Martikonis, du recteur et de la doyenne de la faculté d’interprétation et de traduction de l’UNINT, la session 1 a été consacrée aux deux principaux sujets de l’atelier, à savoir la TA neuronale et les technologies de reconnaissance vocale appliquées à la traduction et à l’interprétation. Markus Foti, directeur du département de traduction automatique de la DGT, a effectué une présentation de l’outil eTranslation développé par l’UE. Giuseppe Daniele Falavigna et Marco Turchi, de la Fondazione Bruno Kessler, ont ensuite fait un bref tour d’horizon de la technologie de reconnaissance automatique de la parole (RAP) et de ses applications, ainsi que des dernières innovations en matière d’interprétation assistée par ordinateur. Ces deux technologies (la TA neuronale et les applications de la RAP à la traduction) ont fait l’objet de démonstrations par Luca de Franceschi, chef de produit chez Translated, ainsi que par Gorizio Ciancarelli et Filippo Tessaro, représentants commerciaux chez Pervoice. Ces entreprises ont toutes deux développé une gamme de logiciels propriétaires de pointe et sont impliquées dans plusieurs projets de recherche, dont certains ont été présentés pour la première fois lors de l’atelier.

La post-édition représente un aspect notable de l’omniprésence de la TA dans la traduction professionnelle. Ce sujet a fait l’objet de deux conférences qui donnent à réfléchir. Celles-ci ont été proposées par Moritz Schaeffer (université de Mainz-Germesheim) et Federico Gaspari (université pour étrangers « Dante Alighieri » de Reggio de Calabre). La reconnaissance des erreurs en post-édition est d’autant plus importante lorsque la traduction automatique neuronale est utilisée, car le résultat peut sembler à première vue acceptable mais contenir en réalité différents types d’erreurs. En outre, un débat a eu lieu sur plusieurs indicateurs d’évaluation de la qualité de la TA.

Après une pause déjeuner bien méritée, la session de l’après-midi a démarré avec la conférence de Joss Moorkens, de la Dublin City University, portant sur la conception et le développement d’un outil d’aide à la traduction, c’est-à-dire d’une interface de traduction accessible. Dans ce sens, Claudio Fantinuoli et Bart Defrancq (respectivement en provenance de Mainz-Germesheim et de Gand) ont présenté leur projet de développement d’un outil basé sur la RAP et conçu pour aider les interprètes simultanés dans leur travail en cabine.

La problématique de l’intégration des machines dans le processus de travail en traduction et en interprétation est au cœur de l’actualité. Claudio Fantinuoli et Bianca Prandi (Mainz-Germesheim) ont détaillé leur étude expérimentale qui oppose les résultats d’une interprétation simultanée réalisée par un interprète à ceux d’un outil d’interprétation. Elena Davitti et Tomasz Korybski, de l’université de Surrey, ont quant à eux présenté les projets SMART et MATRIC qui comparent différents flux de travail en interprétation. Alors que SMART se concentre sur le sous-titrage vocal interlingual réalisé par l’homme, MATRIC analyse l’interprétation simultanée par rapport aux résultats obtenus dans un flux de tâches composé à la fois de sous-titrage vocal (dans la même langue) et d’éléments de traduction automatique. Manifestement, il existe un large éventail de procédures dans lesquelles différents systèmes de reconnaissance vocale (qui dépendent ou non du locuteur) et d’outils de traduction automatique peuvent être intégrés de manière à aider les interprètes et traducteurs professionnels efficacement, dans des buts bien spécifiques. Ce domaine reste encore largement méconnu.

L’évènement s’est révélé extrêmement intéressant et vivant : il a rencontré un vif succès avec 380 participants sur Zoom le matin et 260 l’après-midi, sans compter les nombreuses vues sur YouTube, ce qui démontre une grande curiosité pour les sujets abordés. Si vous avez manqué l’atelier, vous trouverez toutes les informations concernant les intervenants et le programme sur la page ci-dessous. Les enregistrements sont également disponibles sur YouTube et ont été séparés en trois sections distinctes afin d’être plus faciles à suivre :

Page de l’évènement contenant le programme, un résumé des conférences et la biographie des intervenants (en anglais et en italien) : https://www.unint.eu/it/calendario-eventi/translating-europe-workshop-2021.html 

IA et technologies de traduction – partie 1 : traduction automatique neuronale

IA et technologies de traduction – partie 2 : post-édition et localisation

IA et technologies de traduction – partie 3 : IA et interprétation

Nous attendons avec impatience vos remarques, commentaires et questions pour poursuivre la discussion.

Détails

Date de publication
3 février 2021
Langue
  • néerlandais
  • anglais
  • finnois
  • français
Catégorie EMT
  • Technologies de la traduction