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EMT Blog
Article d’actualité31 décembre 2020

Améliorer la transition de la salle de classe au lieu de travail : trouver le juste milieu grâce à un programme de stage

Par Dre Cristina Álvaro Aranda, ancienne étudiante du Master en communication interculturelle, traduction et interprétation dans les services publics de l’université d’Alcalá de Henares, en Espagne Traduction : étudiants du master “Traduction spécialisée multilingue” de l’Université de Lille dans le cadre de leur Skills Lab

Stage de traduction

L’obtention de notre diplôme universitaire marque la fin d’une période, mais elle ouvre aussi de nouveaux horizons avec leur lot de préoccupations et de questionnements sur la tournure que prendra notre carrière professionnelle. Ai-je acquis suffisamment de connaissances durant mes études ? Suis-je prête à affronter le marché du travail ? Quelques années plus tard, je réfléchis à ces questions d’un point de vue légèrement différent. Je ne suis plus confrontée à ces problématiques en tant que jeune diplômée du Master universitaire européen en communication interculturelle, traduction et interprétation dans les services publics (Master CITISP) de l’université d’Alcalá de Henares en Espagne, mais en tant que l’une de ses collaboratrices. À présent, je m’intéresse donc à la manière dont les universités peuvent faciliter l’insertion professionnelle des étudiants.

Le marché du travail pour les traducteurs et les interprètes du service public évolue en fonction de la réalité économique, politique et sociale du secteur. Ce phénomène nécessite inévitablement des professionnels polyvalents et multidisciplinaires aux compétences transférables et dotés d’une grande capacité d’adaptation à des situations en constante évolution. Cette affirmation a récemment été confirmée par la crise sanitaire de la COVID-19, qui a mis à mal tous les secteurs du monde tel que nous le connaissons. Les universités, en tant que temple du savoir, doivent répondre à des besoins sociaux. Ainsi, la conception des programmes de formation et des programmes pédagogiques doit se plier aux demandes et aux exigences du secteur qui emploiera les futurs diplômés, tant à l’échelle nationale qu’internationale. Cependant, s’il existe des disparités entre le profil des jeunes diplômés et le monde professionnel, la transition de la salle de classe au lieu de travail peut s’avérer complexe. Le premier contact des étudiants avec le « monde réel » s’établit notamment par le programme de stage universitaire, qui leur permet d’appliquer les connaissances acquises au cours de leur formation à différentes activités professionnelles.

Le Master CITISP de l’université d’Alcalá de Henares forme depuis plus de dix ans de futurs traducteurs et interprètes dans les domaines administratif, juridique, médical et éducatif. Ces professionnels en devenir assureront par la suite les liaisons interlinguistiques et interculturelles entre les prestataires de services publics et les usagers. Pour compléter leur formation, les étudiants doivent effectuer un stage dans différents milieux et institutions (sociétés de T&I, ONG, universités, hôpitaux, tribunaux, cliniques ou écoles), leur permettant de se familiariser progressivement avec le fonctionnement interne des structures d’accueil et de tester leurs compétences, supervisés par un tuteur tout au long de cette formation. Réel point de rencontre entre l’université et le monde professionnel, les stages sont un excellent moyen de promouvoir une vision où formation et employabilité peuvent présenter une complémentarité.

En ce sens, les structures accueillant des stagiaires, et validées par les universités, jouent un rôle fondamental au niveau de l’enseignement. Elles peuvent partager avec les universités des informations sur leurs exigences et leurs attentes. Ainsi, les programmes universitaires, avec l’intervention de professionnels du secteur, peuvent à leur tour intégrer des enseignements actualisés dans les programmes de premier et de troisième cycles, ou encore dans les programmes de formation continue, permettant ainsi aux étudiants d’élaborer leur profil en fonction du contexte professionnel. L’analyse de la vision de potentiels employeurs peut se faire par le biais d’enquêtes et de journées d’information. Toutefois, au vu des progrès des réseaux sociaux, une plateforme en ligne pourrait être une meilleure option (ou, pourquoi pas, une sorte d’application Tinder pour l’emploi ?). Chaque structure d’accueil remplirait une feuille de renseignements en indiquant les missions essentielles de leur activité professionnelle, leurs critères de recrutement ou ce qu’ils recherchent chez leurs futurs employés. Définir précisément ces points aiderait le secteur à accueillir des diplômés qui ont reçu une formation en adéquation avec la réalité professionnelle en termes de missions et de besoins. Par exemple, la popularité de l’interprétation à distance ou le besoin de notions de base en édition et en mise en page de textes et d’images dans le secteur de la traduction nécessite une formation spécifique, que le Master CITISP a mise en place grâce à des ateliers complémentaires et optionnels destinés aux étudiants. Bien entendu, les universités et les employeurs ne sont pas les seuls à devoir être pris en compte. Quel que soit le programme universitaire, les étudiants des promotions précédentes partagent de précieuses informations sur les aptitudes et les compétences développées au cours de leur cursus, lesquelles se sont avérées utiles durant leurs stages ou pour leur emploi actuel.

En résumé, les programmes de stage sont une étape clé dans la transition de la salle de classe au lieu de travail, et tous les étudiants y seront irrémédiablement confrontés. En tant qu’intermédiaires entre la théorie et la pratique, nous nous trouvons dans les « limbes » qui doivent être exploités pour, d’une part, intégrer des enseignements réalistes et actualisés dans les programmes de formation qui répondent au profil des employeurs et, d’autre part, former des étudiants compétents et préparés, capables de se frayer un chemin à travers les difficultés pratiques du marché du travail et de ses besoins. Il est de notre responsabilité de créer des espaces où tous les acteurs impliqués dans la traduction et l’interprétation (dans les services publics) peuvent s’exprimer. Les employeurs doivent identifier les lacunes des étudiants qu’ils accueillent, tandis que les universités doivent non seulement accompagner les étudiants dans leur expérience, mais aussi intégrer leurs propositions d’amélioration pour les prochaines promotions. C’est précisément la synergie entre tous ces acteurs qui peut être le moyen d’améliorer notre travail.

Détails

Date de publication
31 décembre 2020
Langue
bulgarenéerlandaisanglaisfrançaislituanien
Catégorie EMT
Expérience professionnelle/Employabilité